Petit traité de bricolage : Pourquoi se former à l’Ennéagramme quand on travaille dans l’humain ?

Petit traité de bricolage : Pourquoi se former à l’Ennéagramme quand on travaille dans l’humain ?

« Quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes en forme de clou ! »

Agnès NAULEAU

… Cette phrase a baigné mes débuts avec l’Ennéagramme. Agnès, mon enseignante, la répétait souvent et à juste titre. Du plus évident et grossier, au plus subtil, nous avons tous un marteau dans la tête.

Savant mélange de nos expériences, nos apprentissages, nos croyances et nos injonctions, c’est notre modèle du monde. Il nous permet de nous positionner, d’agir dans le monde, constitue notre référence et structure notre réalité. Aucun être humain n’échappe à cette règle. Et surtout pas ceux d’entre nous qui travaillons la matière humaine dans l’accompagnement, la thérapie, le soin ou encore l’éducation.

Ces dernières années les formations orientées « outils » fleurissent, se développent, et pour certaines se professionnalisent en répondre à des besoins toujours croissants : de plus en plus d’humains à accompagner, et de plus en plus d’outils pour le faire. Et c’est une bonne chose.

Pour autant, j’ai la conviction que, quelque soit les outils dont nous apprenons à nous servir, les approches, et les techniques dans lesquelles nous nous inscrivons, nous accompagnons toujours l’autre à partir de nous-même d’abord. Dit autrement, la compétence est dans la main qui tient l’outil, pas dans l’outil lui-même. Et plus encore, le talent du bricoleur réside bien plus dans son œil, son anticipation, son projet et sa réactivité que dans son coup de marteau…

Mais alors du coup, quel est le lien avec l’Ennéagramme ?

Pour ceux d’entre vous qui me connaissent en tant que formatrice, vous m’aurez probablement entendu marteler plusieurs fois que l’Ennéagramme n’est pas un outil de thérapie, mais de développement personnel. En effet, découvrir son Ennéatype et comprendre la structure de nos proches ne nous permet pas de guérir de nos blessures. Simplement, nous prenons conscience de la réalité qui nous a façonnés, nous appréhendons mieux nos travers et notre potentiel, et nous nous mettons en chemin pour apprendre à nous regarder avec douceur.

L’Ennéagramme n’est donc pas un outil dont on se saisit pour agir sur/avec l’autre. Pour autant, la connaissance de ce système peut faire des merveilles auprès de ceux qui travaillent avec la matière humaine, et ce pour trois raisons principales :

  • Connaissance de soi

Tarte à la crème s’il en est, le point de départ de toute personne qui souhaite travailler avec l’autre, c’est la connaissance et la conscience qu’elle peut avoir d’elle-même.  Or sur ce terrain, chaque jour qui passe nous amène à constater que le chemin n’est jamais fini. En effet, plus on se connaît, plus on découvre en soi des zones aveugles toujours plus subtiles et dans lesquelles viennent se cacher nos vulnérabilités, nos petits manques de discernement ou les transferts que nous n’avons pas encore identifiés.

En nous proposant de mettre la lumière sur notre propre structure, l’Ennéagramme nous aide à débusquer plus rapidement et surtout plus profondément ces zones aveugles.

Et se connaître, lorsque l’on travaille avec l’humain, c’est aussi comprendre ce qui nous anime, là où notre accompagnement a vraiment et profondément du sens et de la valeur ajoutée, à la fois pour nous-même et pour l’autre… Bref, là où réside notre excellence : accueillir la souffrance, comprendre une mécanique, apaiser des tensions, donner un but et de l’énergie, faire avancer des projets, protéger la vulnérabilité, accompagner l’autre vers son intégrité, organiser un collectif, reconstruire confiance et estime de soi… Autant d’angles d’attaque différents et complémentaires. Trouver le/les sien(s) et comprendre le sens de son action auprès de l’autre, c’est travailler sur la main qui tient l’outil plutôt que de s’en procurer de nouveaux.

  • Compréhension de l’autre

Deuxième tarte à la crème (décidément, on frôle déjà l’indigestion après les fêtes !) : travailler avec l’humain nous demande à chaque instant de développer notre empathie, notre capacité à comprendre le modèle du monde de l’autre, sa réalité et l’expérience qu’il est en train de faire dans l’instant.

L’Ennéagramme est à cet endroit un outil précieux. En effet, il nous permet de comprendre plus rapidement l’autre, notamment dans ce qui peut l’entraver ou à l’inverse, lui insuffler de l’énergie. La connaissance des 9 Ennéatypes nous aide par exemple à tâtonner moins longtemps à la recherche des croyances limitantes, des blessures, des talents profonds et des aspirations de l’autre. Non pas que l’on serait passé à côté sans cette grille de lecture, cela aurait juste pris un peu plus de temps.

Et puis, tout être humain ayant ses limites, certains modèles du monde sont plus complexes à aborder, à identifier, à comprendre… Notamment parce que plus éloignés du notre. Et là aussi, avoir l’Ennéagramme sous la main nous permet souvent de sortir d’une impasse ou d’un nœud, plus rapidement.

  • Respect de l’autre

Et enfin, troisième et dernière évidence : l’importance de respecter l’autre dans son état, son cheminement, son rythme et sa problématique. Nous connaissons tous la tentation de donner à l’autre nos propres outils, nos propres réponses, notre propre processus. Parce que quelque chose nous a aidé, nous tombons vite dans l’« intuition » que c’est exactement ce dont l’autre a besoin…

Et c’est bien ainsi que parfois, et sans même nous en rendre compte, notre action auprès des êtres humains avec lesquels nous travaillons peut être source de violence : parce que nous proposons des solutions qui nous semblent évidentes et auxquelles l’autre n’adhère pas, parce que nous « imposons » notre propre interprétation de la réalité avec toute la force de notre statut d’accompagnant, parce que notre impuissance à comprendre certaines problématiques ou à envisager certaines portes de sorties peut nous amener à condamner : « de toute façon, celui-là, il ne veut pas avancer », « il est irrécupérable », « il n’est pas prêt », « je ne suis pas compétent(e) », « je ne peux rien pour lui »…

Et si nous n’avions tout simplement pas trouvé la bonne porte d’entrée ?

A cet instant, je repense à mon histoire de marteau…. Finalement, la solution est sans doute là où tout a commencé… dans le bricolage :

  1. Premièrement, prendre conscience qu’il est là, bien tranquille dans notre tête, ce fameux marteau… (Connaissance de soi)
  2. Ensuite, apprendre à discerner les clous des vis et des chevilles… (Compréhension de l’autre)
  3. Et enfin, aller faire un tour au royaume de la visseuse et de la pince multiprise pour en apprendre les rudiments, ou savoir passer le relais à ceux qui ont ça dans leur tête quand c’est nécessaire ! (Respect de l’autre)

Alors si le bricolage vous intéresse, et que vous souhaitez ajouter l’Ennéagramme à votre caisse à outils, n’hésitez pas à me contacter !

M1 – L’Ennéagramme appliqué à l’accompagnement : 23, 24 et 25 avril 2021

2 Comments

    1. Je suis dessus ! 🙂 En effet, depuis le début de l’année, je suis en plein processus de certification Qualiopi, et dès que c’est bon (audit prévu en mars), je monte le dossier pour le CPF ! donc c’est pas pour tout de suite immédiatement, mais j’y travaille d’arrache-pied !

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